Le manga, format de bande dessinée, est un art tout droit issu de la culture japonaise. Cet art est caractérisé par la variété et la qualité de son dessin. Depuis une trentaine d’années, le manga s’est progressivement développé et répandu à l’international pour acquérir une popularité importante dans de nombreuses régions du monde.
Ainsi, ce style de bande dessinée publiée sous la forme de chapitres hebdomadaires (qui sont regroupés plus tard en volumes) connaît un fort développement. Le manga le plus vendu de l’histoire, One Piece, a permis de vendre plus de 470 millions d’exemplaires depuis le début de sa publication en 1997.
L’une des qualités les plus importantes des mangas, en plus du dessin déjà évoqué, se trouve dans la diversité des univers et histoires présentées. Ces dernières permettent à la fois d’évoquer des thématiques complexes tout en adoptant un style efficace et alléchant. Que ce soit One Piece, qui à travers l’univers anarchiste de la piraterie nous offre une vision autre de la liberté, Bakuman (l’histoire de deux collégiens rêvant de devenir mangaka) qui peut nous montrer la beauté et les bienfaits de la saine rivalité dans la création artistique, ces œuvres associent réflexion novatrice et plaisir.
Nous allons donc essayer d’en découvrir plus sur cet univers artistique fascinant que ce soit son histoire ou les subtilités de son industrie créative.
S’il est possible de faire remonter ses origines jusqu’au VIIIe siècle, le manga sous sa forme actuelle s’est développé progressivement à partir du XIXe siècle sous l’ère Meiji (1862-1912) durant laquelle le Japon connaît une modernisation accélérée. Elle est symbolisée par l’ouverture du pays au reste du monde, et particulièrement à l’Occident. Cette ouverture entraîne la création de nombreux médias de presse écrite d’inspiration anglo-saxonne dans lesquels apparaissent les premiers dessins et caricatures s’apparentant à des mangas. Et le premier manga est publié en 1902 dans le journal Jiji Shinpō par Rakuten Kitazawa sous la forme d’une bande dessinée humoristique. Le manga se développe ainsi avant de connaître un coup d’arrêt durant les années 40, durant lequel le style est utilisé à des fins de propagande de guerre.
Pendant l’après-guerre, le phénomène prend une nouvelle ampleur sous l’influence du comic américain et en raison du besoin de la population de s’évader face aux difficultés que connaît le Japon à cette période. Le manga se développe donc progressivement à partir de cette période. Et à partir de la fin du XXe siècle, le format commence à avoir une renommée internationale.
Le manga est également influencé par les spécificités de son processus de création et de production. La création tourne autour du mangaka, auteur de manga qui le plus souvent invente l’histoire et fait le dessin (même si certains décident de se spécialiser sur l’une de ses deux activités). Ces derniers doivent travailler dans un milieu extrêmement compétitif dans lequel seul un petit nombre réussit à se faire publier. Pour cela, la première étape est celle de trouver un éditeur qui arrivera à guider l’artiste et le faire publier dans un des magazines spécialisés dans les différents styles de mangas: c’est le début d’un rythme de publication intensif dans lequel les mangakas (souvent avec l’aide d’assistants) publient hebdomadairement les chapitres de leurs histoires. Si elle reçoit un retour positif des lecteurs, la maison d’édition (qui gère également le magazine) passe à la publication sous le format (plus connu et avec une plus grande audience) de volumes regroupant les différents chapitres.
Ainsi, le manga est un format de bande dessinée devenu célèbre à partir de la fin du XIXe siècle. Son développement est grandement marqué et lié à l’histoire récente du Japon, et il est également caractérisé par son processus particulier de création.
Ghali Bahbouhi