Dans les années 60, une association américaine lance un mouvement pour dénoncer la nudité des animaux. Son créateur, Alan Abel, déclare lors d’un passage sur le Today Show que “nous détruisons l’intégrité morale de notre grande nation” et qu’il fallait donc “vêtir les animaux au nom de la décence”… En quelques jours seulement plus de 50000 personnes se joignent à la cause. Tous demandaient à ce que les bêtes se couvrent!
Des années plus tard, Abel annonce que la Society for Indecency to Naked Animals n’était en fait qu’un canular, un hoax visant à montrer comment la forme, la mise en scène, l’aspect caricatural et un air assuré peuvent suffire à convaincre les foules.
Les hoax ou même les fake news sont un fléau de notre société. Chaque jour, nous y sommes confrontés à travers notre média de choix, et particulièrement sur Internet. Néanmoins, c’est à une date précise de l’année que ces informations trompeuses font le plus surface: le 1er avril.
En effet, le “poisson d’avril” est une fête ou une tradition qui consiste à faire une farce, notamment en collant un poisson en papier dans le dos d’une personne à son insu. Mais, au-delà des cours de récréation, les médias jouent aussi à “piéger” leur auditoire. Ceci se traduit par un flot de “poissons” biaisés dans le flux des informations quotidiennes.Longtemps, journaux; télévision; radio et Internet ont pu profité de ce jour pour publier et faire partager des hoax. Bien qu’aujourd’hui le public se veut plus méfiant et sur ses gardes le 1er avril, il n’en est rien le restant de l’année… Une cure inédite pour le cancer ou encore une source TRÈS proche du gouvernement qui annonce un confinement imminent: Whatsapp est l’apanage de ces flux d’intox. En effet, cette facilité à y avoir accès nous amène à nous demander si nous ne devrions pas agir tous les jours comme si c’était le 1er avril…
Esprit critique et réflexion rigoureuse sont-ils seulement l’objet d’un certain poisson saisonnier ?
Dalia Bencherki